Jane Got a Gun
Bill, le mari de Jane Hammond, une jeune mère de famille, revient à son ranch criblé de balles par les sbires d’un potentat local, Bishop. Jane tente de convaincre Dan, son amour de jeunesse, de l’aider à défendre son ranch contre Bishop et sa bande.
Féminiser le western a parfois donné de grandes choses. Les cinéphiles se rappellent du choc éprouvé face au Johnny Guitare de Nicholas Ray. Natalie Portman, star et également productrice de Jane Got a Gun, tente à son tour l’aventure mais avec moins de bonheur.
Gavin O’Connor, réalisateur appelé à la rescousse après le départ brutal de la cinéaste Lynne Ramsay, fait de son mieux pour combler les trous scénaristiques résultant d’un développement très chaotique. Le film profite d’une réelle implication des principaux acteurs, Natalie Portman notamment, convaincante en femme beaucoup plus décidée que les mâles qui l’entourent. Mais Jane Got a Gun démontre aussi malheureusement le célèbre adage selon lequel un film n’est jamais aussi bon que le méchant de l’histoire.
Ewan McGregor fait ce qu’il peut de l’affreux Bishop, mais hérite d’un bad guy terne, sans charisme et creux qui, par ricochet, désamorce une grande partie de la tension du récit. Malgré quelques bonnes séquences ‑notamment l’arrivée de l’éclaireur de Bishop et la surprenante confrontation finale entre ce dernier et Jane‑ on décroche peu à peu d’un récit qui dérive lentement mais sûrement d'un réalisme initial très crû vers l’écueil mortel d’un mélo trop prévisible.