Jamais le premier soir
Malgré un faux bon titre qui fait davantage penser à une affreuse comédie rose bonbon « pour filles » ‑ce que Jamais le premier soir n'est pas‑, le premier film de Melissa Drigeard en tant que réalisatrice (on l'a aussi vue jouer dans la série Mafiosa), produit sous le haut patronage de Dominique Farrugia, est à découvrir de toute urgence.
D'abord pour se faire du bien (on rit de bon cœur, ce qui devient rare), ensuite pour la truculence des dialogues tirant en permanence le film vers le haut, pour le casting qui fonctionne en totale harmonie et donne littéralement vie à ces personnages clairement caractérisés mais jamais outranciers, et surtout, pour les partis pris scénaristiques de Melissa Drigeard et son co‑auteur Vincent Juillet, qui ouvrent enfin la romcom française vers la comédie pure où les numéros d'acteur s'emboîtent tout naturellement dans un esprit de troupe.
À ce petit jeu, Jean‑Paul Rouve (déjà excellent dans Poupoupidou) confirme tout le bien que l'on pense de lui. Julie Ferrier et Julien Boisselier tapent dans le mille tandis qu'Alexandra Lamy et Mélanie Doutey écornent enfin leur image de jolie pépée un peu potiche.
Mais que raconte Jamais le premier soir ? La vie de femmes fautives de se laisser malmener par les hommes. Se faire larguer par coursier pour Julie, mener en bateau pour Louise par un amant qui ne divorcera jamais de sa femme pour la bonne et simple raison qu'il n'en a pas, ou encore enfermer dans un quotidien morose comme Rose, prof de tennis bouillonnante coincée en banlieue avec un cornichon insipide. C'est alors que Julie découvre dans sa librairie de quartier un bouquin intitulé Le bonheur, ça s’apprend, écrit par le chantre de la pensée positive. Un ouvrage qui va changer la vie de ces trois copines, à moins que ce ne soit le libraire lui‑même…
Une excellente surprise qui a tout juste ou presque, à commencer par son format resserré. 90 minutes. Bien vu.