Jalouse
Au premier abord, Nathalie Pêcheux (Karine Viard) semble avoir tout pour elle : élégante et plantureuse, cette brillante quinqua enseigne les lettres en khâgne, vit dans un appartement parisien cossu avec sa fille Mathilde (Dara Tombroff), la majorité fraîchement célébrée.
Justement, la métamorphose de Nathalie surviendra lors de la petite réception donnée en l’honneur de sa jolie et talentueuse (elle est danseuse classique) progéniture. Piqûre de rappel face au temps qui passe ou simple coïncidence, chaque membre de son entourage ne tarde pas à déguster ces petites (ou parfois très graves) attaques perverses. Les frères Foenkinos laissent les causes du Mal en suspens afin de s’attarder sur la mécanique d’une crise aussi bête que méchante.
Bientôt dépassée par des mots et pensées toxiques, ou pire, une succession d’actions malveillantes, Nathalie finit par tendre une oreille attentive à son propre corps. Ainsi, la cure régénérante passe par le foyer mésestimé de sa névrose ponctuelle, elle préférera donc le yoga et la natation aux conseils d’un psy. Jalouse mais sur la voie d’une renaissance, comme l’origine latine de son prénom l’indique.