Insoupçonnable
Adapté d’un roman éponyme de Tanguy Viel, Insoupçonnable est le deuxième film de Gabriel Le Bomin (Les fragments d’Antonin), qui se frotte ici au film noir, tendance Chabrol. D’ailleurs, Laura Smet y campe un rôle proche de celui qu’elle tenait dans La demoiselle d’honneur en 2004.
Commissaire priseur et veuf, Henri (Charles Berling) rencontre un soir Lise (Laura Smet), une jeune femme qui travaille comme entraîneuse dans un club privé lyonnais. Très vite, il la demande en mariage. Elle accepte et apporte dans ses bagages Sam, un jeune homme quelle présente comme son frère. C’est le début d’une série de manipulations en chaîne, sur fond de conflits de générations et de secrets de riches familles genevoises.
Plutôt soigné, ce film aux accents hitchcockiens ‑Laura Smet, femme aux masques qui avance sur les traces de Kim Novak dans Sueurs froides‑ tient son rythme alangui et tendu jusqu’à un dernier acte, un peu expédié et brouillon. S’il s’en tire avec les honneurs, Insoupçonnable manque pourtant d’inventivité et surtout de folie. Gabriel Le Bomin s’affirme ici comme un cinéaste certes studieux, mais trop soucieux d’une maîtrise qui empêche son film de vraiment décoller.