Inside
Afin de tester la fidélité de son petit ami, Belen (Clara Lago) décide de simuler son départ et s’enferme dans une pièce secrète, pourvue d’un miroir sans tain. Dans la précipitation, elle oublie de récupérer les clés lui permettant de sortir de sa cachette. Captive et impuissante, elle assiste à la nouvelle vie d’Adrian (Quim Gutiérrez).
Premier long métrage d'Andrés Baiz, Inside dissémine l’amoralité, de ses causes à effets, dans les moindres recoins d’une propriété à l’histoire déjà bien sombre (celle‑ci fut, entre autres, le repaire d’un ancien réfugié politique nazi). La luxueuse demeure colombienne nichée au beau milieu de nulle part n’a rien à envier au château maléfique des contes de fées, puisqu'on y trouve aussi une chambre secrète qu’il est parfois préférable de laisser fermée, au risque de vivre tapi dans les ténèbres.
La morale enfantine du « Tel est pris qui croyait prendre » épuise cruellement le peu d’innocence de Belen, au bord de la paranoïa, pour s’achever vers un retournement, disons plutôt un prolongement logique à cette mésaventure punitive. Néanmoins, la violence du propos, selon lequel le don d’ubiquité puise dans l’essence pornographique et pulsionnelle d’un voyeurisme malsain, se retrouve rapidement appauvri par les points de vue redondants des trois personnages.
Ainsi, le réalisateur semble toujours vouloir justifier l’interaction entre le trio et souligner le rapport entre l’intérieur et l’extérieur. Le fantastique survient à peine qu’il est aussitôt éclipsé par un flashback superflu.