Inju
Juste après son formidable (et controversé) documentaire consacré à Jacques Vergès (L’avocat de la terreur), Barbet Schroeder renoue avec le thriller et ancre sa fiction au Japon.
Écrivain français à succès, Alex Fayard (Benoît Magimel) débarque à Tokyo afin d’assurer la promotion de son nouveau roman. Jeune, séduisant, un brin arrogant, Fayard est accueilli comme le spécialiste français de Shundei Oe, un auteur japonais reconnu mais dont l’identité reste un mystère. À peine débarqué, il fait la connaissance d’une jeune geisha, Tamao, menacée de mort par son ancien amant. Fayard accepte de l’aider et plonge dans un univers pervers et inquiétant, entre rituels énigmatiques et faux-semblants.
Film étrange qui débute par une parodie des films de sabre, Inju peut d’abord sembler artificiel, mais se cale peu à peu sur le point de vue de son personnage, un étranger naïf qui pénètre au Japon comme dans une carte postale. Inju, c’est un peu Tintin au pays du Sabre Brillant et Schroeder tire parfaitement parti des talents limités de Benoît Magimel.
Alex Fayard est un idiot, frondeur mais benêt, incapable de comprendre le monde dans lequel il pénètre. D’où la semi-déception que procure le film, toujours pris entre l’hommage sérieux aux cinéastes classiques des années 1950 et 1960, et la distance ironique qu’impose son personnage falot. Une curiosité.