Ingmar Bergman l'essentiel - Jeux d'été
Alors qu’elle répète pour la représentation du Lac des cygnes, Marie (Maj‑Britt Nilsson), ballerine désabusée, reçoit un journal intime de son amour de jeunesse Henrik (Birger Malmsten). Elle décide alors de prendre le ferry qui l’emmène sur les lieux de leur idylle estivale.
« Pour la première fois, j’avais l’impression de travailler d’une façon personnelle, avec un style personnel. J’avais l’impression d’avoir réalisé un film qu’aucun autre ne pourrait refaire après moi, il ne ressemblait à aucun autre film, c’était mon film, du début à la fin ».
Œuvre unique, intimiste donc, à travers laquelle Bergman ordonne une introspection à la fois douloureuse et cathartique à son héroïne, et ce dès la réception du paquet « privé » comme l’indique le journaliste en charge de lui remettre. Le retour de Marie au pays de l’innocence contrariée force le passage par le souvenir ainsi que les effets contractés du temps. Sur un paysage diurne et insulaire, les flashbacks rappellent l’adolescence insouciante de la jeune femme, plus vivante qu’elle ne l’est désormais à 28 ans, muselée dans son tutu de ballerine sur le déclin.
Avec Jeux d’été, le cinéaste suédois instille les prémices des grandes thématiques qui caractérisent sa filmographie.