In the Fade
Inspiré de faits réels, In the Fade appréhende le destin brisé de Katja Sekerci (Diane Kruger, prix d'interprétation féminine à Cannes cette année pour le film), jeune mère démunie face à la perte brutale de son fils et son mari d’origine turc, tués dans un attentat à la bombe. Autre phénomène inquiétant occulté par la recrudescence des attentats islamistes, le terrorisme néo‑nazi que Faith Akin (Soul Kitchen, Goodbye Berlin) aborde en trois chapitres.
Jusqu’à l’appel salvateur (au sens propre comme au figuré) de son avocat, Katja s’enfonce dans une spirale doloriste filmée avec une complaisance presque dérangeante. Sa descente aux enfers, faite de larmes, de tensions à l’égard de ses proches et de fumette, devait‑elle être exposée de façon si impudique ?
Ceci dit, la première partie à vocation lacrymale tranche avec le procès qui suit, bavard et sans grande envergure, si ce n’est qu’il finira par orienter l'héroïne frustrée vers une issue mimétique. L’injustice du verdict la conduit ensuite en Grèce où elle débusquera les criminels, s’alignant avec eux sur une réponse aussi barbare. Un revenge movie d’un goût douteux.