Il était temps
Tous les hommes de la famille Laken ont la possibilité de voyager dans le temps. Kevin, 21 ans, va se servir de ce don pour réussir son couple avec la femme de sa vie. Mais le chemin, semé d’embûches, ne sera pas un long fleuve tranquille.
Il était temps est le troisième film du réalisateur Richard Curtis, après Good Morning England et l’excellent Love Actually. Si cette fois, il nous invite à un voyage temporel au cœur de la comédie sentimentale ‑ce qui est assez singulier‑, il livre un film inégal. L’incontestable réussite du film est de nous faire accepter sans la moindre hésitation la notion de voyage dans le temps, sans que jamais on ne se pose la question (puisque les personnages ne le font pas) du pourquoi du comment. La manière de l’aborder est simple et immédiatement assimilable.
En revanche, ce qui l’est moins, c’est le discours du réalisateur. Il faudra attendre le dernier tiers du film pour entrapercevoir le vrai propos sous‑jacent, à savoir une réflexion sur le deuil, la perte d’un être cher, la transmission et la capacité de chacun à apprécier sa vie « ordinaire » comme un don « extraordinaire ».
Les comédiens sont tous excellents et se donnent sans compter. Quelques scènes sont drôles. Mais dans le genre et avec les mêmes fils narratifs, Un jour sans fin avec Bill Murray reste la référence incontournable. Richard Curtis pourra toujours se consoler en se disant que, lui aussi, a déjà fait un chef‑d’œuvre : Love Actually.