Ida
Dans la Pologne communiste des années 60, Ida (Agata Trzebuchowska), jeune orpheline recueillie dans un couvent, décide de rendre visite à sa seule et unique tante, Wanda (Agata Kulesza), avant de prononcer ses vœux. Toutes deux se mettent à la recherche de la tombe de ses parents, disparus pendant l’occupation nazie.
Tout sépare la jeune et rigoriste Ida de sa tante, juge à la ville, alcoolique notoire à domicile, et pourtant, le rapprochement du divin et du cartésien désaxé n’aura jamais aussi bien fonctionné. Pas seulement grâce à l’interprétation sidérante du tandem d’actrices polonaises en osmose (Agata Trzebuchowska y joue son premier rôle), mais également parce que le puissant antagonisme justifie à la fois les origines de leur vocation, et comble plus profondément, voire douloureusement, la fêlure intime perpétrée par le nazisme.
En exhumant les traumas de l’Occupation, le film de Pawlikowski s’interroge sur le devenir de ses héroïnes, une fois le trou béant du secret enseveli à jamais. Tiraillée entre sa foi et la norme, Ida demande au seul amant qu’elle n’ait jamais connu ce qui se passera après le mariage, les enfants et le chien, puis, silencieuse, revêtit sa tenue de nonne. Elle a choisi sa voie.
Récompensé dans les plus grands festivals, Ida est une perle à la photographie renversante, à découvrir impérativement.