I Care a Lot
Après La disparition d’Alice Creed en 2010 qui voyait la prétendument victime du film (Gemma Arterton) renverser la situation, J Blakeson trouve en Rosamund Pike la parfaite sainte nitouche qui cache bien son jeu.
Tutrice senior censée accompagner et placer en établissement spécialisé les personnes les plus fragiles incapables de vivre seules, Marla Grayson a élevé son métier d'assistante sociale en petite entreprise lucrative lui assûrant une vie de luxe, au mépris du bien‑être de ses clients. Pour cela, elle précipite sans remords ses patients les plus riches en maison de retraite, solde tous leurs avoirs et les détourne pour son propre compte grâce à une mainmise totale offerte sur un plateau d'argent par la loi. Jusqu'au jour où elle s'attaque à la mauvaise « petite mamie » pas si innoncente, elle non plus.
Aussi chaleureuse qu'une porte d'Ephad, Rosamund Pike fait fureur en Mère Teresa le jour, femme d'affaires sans scrupules la nuit. Sans état d'âme, elle l'avoue elle‑même dès l'ouverture du film, jouir des plaisirs de l'argent est son combat N°1 dans la vie. Séance de sport intenses, emploi du temps de ministre, représentation permanante, équipe surmotivée, rien ne semble pouvoir arrêter Marla.
J Blakeson tire à boulets rouges sur le business de la grande vieillesse, parfois aux frontières de la moralité, car après tout, Marla ne fait que profiter des failles d'un système bien trop compartimenté. Le ton cartoon de cette honnête série B, qui aurait mérité d'être plus resserré, fait passer la pilule d'une triste fin de vie pour de nombreuses personnes parfois bien isolées.