Hunger Games : la ballade du serpent et de l'oiseau chanteur
Plus de 60 ans avant les quatre premiers volets de la saga, le jeune Coriolanus est le dernier espoir de la famille Snow autrefois riche, aujourd’hui tombée en disgrâce dans un Capitole d'après‑guerre. À l’approche des 10ᵉ Hunger Games, il est assigné à contrecœur à être le mentor de Lucy Gray Baird originaire du District 12.
Les jeux sont défaits
Cette préquelle centrée sur le personnage de Coriolanus Snow (interprété dans la quadrilogie originale par Donald Sutherland), avant qu’il ne devienne le président tyrannique de la république de Panem, est une bonne nouvelle tant elle donne un nouvel éclairage à la saga Hunger Games en tentant de répondre à cette sempiternelle question : mais pourquoi est‑il si méchant ?
Il faut dire que pour une fois, les as du marketing hollywoodien n’ont pas eu à se creuser les méninges pour continuer à faire fructifier la franchise puisque cet opus est l’adaptation du roman éponyme de Suzanne Collins The Ballad of Songbirds and Snakes, déjà autrice de la saga.
Sans bien sûr égaler le magnétisme de son prédécesseur, Tom Blyth (la découverte du film) est une bonne surprise dans le rôle de Coriolanus Snow, tandis que Rachel Zegler (West Side Story) n’essaie en rien de copier Jennifer Lawrence. C’est une bonne idée, elle a suffisamment de charisme toute seule. Sans être aussi dynamique que le premier Hunger Games, ce volet est contre toute attente bien rythmé, tout en étant beaucoup plus cérébral. « Passage vers le côté obscur » oblige… Si on retrouve la noirceur de la fin de la franchise, Hunger Games : la ballade du serpent et de l'oiseau chanteur possède un ton singulier qui en fait une sorte de blockbuster austère shakespearien. Rien que ça !
C'est la même chanson
Malheureusement (ou peut‑être pas) : si vous n’êtes pas fan de la franchise, ce nouvel opus ne risque certainement pas de vous intéresser. Bien qu’assez loin de la saga originale même si on retrouve les codes dystopiques de Hunger Games, cette Ballade du serpent et de l'oiseau chanteur n’en demeure pas moins un film très fan‑service. Il ne se suffit pas vraiment à lui‑même, à moins de se passionner pour cette romance, relecture à peine voilée de Roméo et Juliette. Francis Lawrence, réalisateur des trois derniers Hunger Games, n’a pas réussi à s’affranchir du poids de la franchise alors qu’il y avait certainement matière à…
Sans avoir tous les défauts de la prélogie Star Wars, Hunger Games : la ballade du serpent et de l'oiseau chanteur suit peu ou prou les mêmes recettes que George Lucas et tombe souvent dans les mêmes travers de l’autocitation. Mais que cela ne vous empêche surtout pas de goûter au plaisir d’entendre encore une fois résonner dans votre salon la sentence « Joyeux Hunger Games et puisse le sort vous être favorable ! ». Le film est un honnête divertissement bien loin du simple blockbuster qu’il aurait pu être.