par Nicolas Bellet
19 mars 2024 - 08h09

Hunger Games : la ballade du serpent et de l'oiseau chanteur

année
2023
Réalisateur
InterprètesTom Blyth, Rachel Zegler, Peter Dinklage
éditeur
genre
notes
critique
7
10
A

Plus de 60 ans avant les quatre premiers volets de la saga, le jeune Coriolanus est le dernier espoir de la famille Snow autrefois riche, aujourd’hui tombée en disgrâce dans un Capitole d'après‑guerre. À l’approche des 10ᵉ Hunger Games, il est assigné à contrecœur à être le mentor de Lucy Gray Baird originaire du District 12.

 

Les jeux sont défaits

Cette préquelle centrée sur le personnage de Coriolanus Snow (interprété dans la quadrilogie originale par Donald Sutherland), avant qu’il ne devienne le président tyrannique de la république de Panem, est une bonne nouvelle tant elle donne un nouvel éclairage à la saga Hunger Games en tentant de répondre à cette sempiternelle question : mais pourquoi est‑il si méchant ?


Il faut dire que pour une fois, les as du marketing hollywoodien n’ont pas eu à se creuser les méninges pour continuer à faire fructifier la franchise puisque cet opus est l’adaptation du roman éponyme de Suzanne Collins The Ballad of Songbirds and Snakes, déjà autrice de la saga.

 

Sans bien sûr égaler le magnétisme de son prédécesseur, Tom Blyth (la découverte du film) est une bonne surprise dans le rôle de Coriolanus Snow, tandis que Rachel Zegler (West Side Story) n’essaie en rien de copier Jennifer Lawrence. C’est une bonne idée, elle a suffisamment de charisme toute seule. Sans être aussi dynamique que le premier Hunger Games, ce volet est contre toute attente bien rythmé, tout en étant beaucoup plus cérébral. « Passage vers le côté obscur » oblige… Si on retrouve la noirceur de la fin de la franchise, Hunger Games : la ballade du serpent et de l'oiseau chanteur possède un ton singulier qui en fait une sorte de blockbuster austère shakespearien. Rien que ça !

 

C'est la même chanson

Malheureusement (ou peut‑être pas) : si vous n’êtes pas fan de la franchise, ce nouvel opus ne risque certainement pas de vous intéresser. Bien qu’assez loin de la saga originale même si on retrouve les codes dystopiques de Hunger Games, cette Ballade du serpent et de l'oiseau chanteur n’en demeure pas moins un film très fan‑service. Il ne se suffit pas vraiment à lui‑même, à moins de se passionner pour cette romance, relecture à peine voilée de Roméo et Juliette. Francis Lawrence, réalisateur des trois derniers Hunger Games, n’a pas réussi à s’affranchir du poids de la franchise alors qu’il y avait certainement matière à…


Sans avoir tous les défauts de la prélogie Star Wars, Hunger Games : la ballade du serpent et de l'oiseau chanteur suit peu ou prou les mêmes recettes que George Lucas et tombe souvent dans les mêmes travers de l’autocitation. Mais que cela ne vous empêche surtout pas de goûter au plaisir d’entendre encore une fois résonner dans votre salon la sentence « Joyeux Hunger Games et puisse le sort vous être favorable ! ». Le film est un honnête divertissement bien loin du simple blockbuster qu’il aurait pu être.

 

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Tous publics
Prix : 34,99 €
disponibilité
22/03/2024
image
1 UHD-99 + 1 BD-50, 157', toutes zones
2.35
HD 2 160p (HEVC)
HDR Dolby Vision
HDR10
16/9
bande-son
Français Dolby Atmos
Français Dolby TrueHD 7.1
Anglais Dolby Atmos
Anglais Dolby TrueHD 7.1
sous-titres
Français, français pour sourds et malentendants
7
10
image

Le look particulier du film par rapport à la saga s'explique par son contexte d'après‑guerre, 65 ans avant les événements que l'on connaît. Grise et tristounette, bourrée d'effets spéciaux (pas toujours heureux), la photo ne s'éclaircit réellement que dans les passages en pleine nature, où la verdure envahit enfin le cadre. Le reste du temps, décors décatis et urbanisme d'inspiration mussolinienne donnent le ton. Le HDR Dolby Vision permet de profiter de toutes les nuances de brun et de déboucher le moindre recoin du cadre. Tournée en 4,5K, l'image affiche une définition et un piqué à toute épreuve. Pas forcément mémorable mais tout de même le haut du panier dans le genre.

8
10
son

James Newton Howard emballe le tout avec nerf et emphase, appuyant à merveille les moments les plus tragiques, tandis que les impacts et les graves martèlent l'action avec fougue. C'est vif, ample, en parfaite adéquation avec l'histoire. Un Dolby Atmos assez impressionnant en fin de compte, véritablement immersif. La chanson interprétée par Rachel Zegler, The Hanging Tree, parvient à suspendre le temps. Une très belle section sonore, aussi bien dans sa conception que dans ses morceaux additifs, particulièrement efficaces.

7
10
bonus
- Commentaires audio du réalisateur-producteur Francis Lawrence et de la productrice Nina Jacobson
- Making of (150')
- The Hanging Tree, la chanson (2')
- Lettre aux fans
- Bande-annonce

Avec un si copieux making of de 150', impossible de ne pas satisfaire les fans qui auront leur dose de coulisses, de répétitions, d'anecdotes de tournage et de sourires complices de l'épique, même si on se serait bien passé de la majorité des entretiens promo face caméra qui rallongent inutilement l'ensemble… Les commentaires audio sont eux aussi à destination des fans mais suffisamment bien faits pour avoir envie de les suivre. Attention, bonne vue nécessaire pour arriver à décrypter la lettre aux fans pour cause de typo trop petite…

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