Hung saison 1
Quand la crise et les désillusions révèlent la bête (de sexe) qui est en vous…
C'est à Détroit, ville minée par la pauvreté et le chômage, faite de buildings oppressants et de rues peu accueillantes, que Ray Drecker (Thomas Jane) vit depuis toujours. Autrefois au centre de la vie sportive et culturelle de son lycée, il a dû interrompre sa carrière sportive de haut niveau après une blessure, et s'est résolu à sa vie rangée de coach de basket et de professeur d'Histoire. Un cumul des emplois qui le fait à peine vivre, et qui risque bien de ne plus suffire du tout, le proviseur venant d'annoncer le licenciement économique de 70% des effectifs.
Comme si cela ne suffisait pas, sa femme Jessica (Anne Heche) est partie vivre avec un dermatologue, et ses deux enfants, des ados en pleine crise, l'ont suivie après que sa maison a brûlé. Bref, Ray en a gros sur la patate, mais aussi dans le pantalon…
Alors qu'il campe sur son propre terrain en attendant le pouvoir reconstruire son home sweet home, il décide de s'inscrire à un cours ayant pour but de révéler l'entrepreneur qui sommeille en lui. Il y retrouve Tanya, une ancienne conquête poétesse perdue à ses heures, qui le convainc d'utiliser son atout majeur, son don à lui : son incroyable attribut masculin exceptionnellement développé. Ni une ni deux, Tanya développe toute une stratégie commerciale et devient sa maquerelle. Ray débute alors une toute nouvelle carrière de gigolo.
Sur un thème peu commun, Hung explose avec joie et légèreté les clichés liés au monde de la prostitution, et suit pas à pas la remise en question d'un brave père de famille, bien décidé à retrouver un niveau de vie plus confortable. L'ambiance économique morose et la crise constituent bien sûr le terreau de la série (la ville de Détroit aux États‑Unis est bel et bien en train de sombrer), mais il est plutôt ici question de « reconversion professionnelle », d'abonnement mensuel, de tarifs dégressifs, de plaquette commerciale, de costumes chics et de méthode d'approche.
D'une chambre d'hôtel à l'autre, Ray laisse aussi derrière lui quelques croyances sur les femmes et leur complexité qu'il croyait si bien connaître. Un apprentissage qui ne fait que commencer et qui risque de lui ouvrir les yeux sur bien des choses… Encore une bonne série signée HBO, intelligente, drôle, jamais déplacée et qui rétablit un certain équilibre entre les hommes et les femmes.