Howl
Les réalisateurs de The Celluloid Closet, formidable documentaire consacré au traitement de l’homosexualité dans le cinéma hollywoodien classique, signent avec Howl un drôle de film, divisé en quatre trajectoires : tout d’abord la lecture du poème, Howl, en 1955, puis une interview de son auteur, Allen Ginsberg (joué par James Franco), une sorte d’illustration animée du poème, et enfin, une série d’interrogatoires recueillis lors du procès, en 1957, intenté contre Ginsberg pour cause d’obscénité.
C’est un sujet pour le moins difficile, car filmer la poésie au cinéma a rarement abouti à des réussites. Ici, les deux cinéastes ont choisi de mélanger biopic et esthétique du cinéma indépendant, à coups d’images léchées mais pédantes. L’ensemble, à force de vouloir retrouver l’esprit de l’un des pères fondateurs de la beat generation et d’emprunter à tous les registres, se perd en route, James Franco fait ce qu’il peut, et on n'apprend rien, sinon ‑mais on le savait déjà‑ que les Américains, en 1957, ne plaisantaient pas avec le sexe. C’est un peu court.