House of Cards saison 3
Cette nouvelle saison était d'autant plus attendue que Frank Underwood est enfin devenu président des États‑Unis. Si son ascension a été périlleuse, conserver le pouvoir va s'avérer pour lui une aventure bien plus dangereuse que sa conquête. D'autant que Claire, la Première Dame, fait montre de certaines velléités dans la chose politique.
Après une saison 2 moins aboutie que la première, la logique aurait voulu que les auteurs s’arrêtent là, et ce d’autant plus que Frank Underwood est arrivé à ses fins en devenant l’homme le plus puissant du monde. Mais l'exercice du pouvoir au quotidien était une occasion trop belle de confronter Underwood à l'adversité, aux difficultés inhérentes à la gestion d’un pays et des problèmes du monde, enfin, aux pièges des opposants, presque aussi tordus que les siens. Plus machiavélique que jamais, Kevin Spacey apporte sa malice et sa profondeur terrifiante, tandis que Robin Wright (sa femme dans la série, plus émancipée que jamais), la seule à lui ternir tête, ose des face‑à‑face d’anthologie qui font tout le sel de cette nouvelle saison.
Notre seul regret, que l’équilibre entre thriller et politique, davantage dosé dans les deux premières saisons, soit ici malmené au profit du tout‑politique. Impossible de faire revenir Kate Marra, mais au final, cette nouvelle saison sublime littéralement l’adage de Kissinger, prix Nobel de la Paix suite au cessez‑le‑feu obtenu en 1973 au Viêtnam, secrétaire d'État sous les présidents Richard Nixon et Gerald Ford : « Le pouvoir est l’aphrodisiaque suprême ! ».