House of Cards saison 2
La meilleure série politique du moment produite par David Fincher (Seven, Millénium) est de retour pour une saison 2 encore plus dramatique et cynique que la précédente.
Avec une saison 1 saluée unanimement par la critique (voir House of Cards saison 1), la suite des aventures politiciennes de Frank Underwood (Kevin Spacey) au cœur du pouvoir américain était attendue par des millions de fans, au premier rang desquels Barack Obama himself.
Il faut dire que la fin de la saison 1 laissait présager bien des ennuis pour tous les protagonistes de la série, à commencer par Frank Underwood qui, après bien des coups de vices et autres méfaits inavouables, accède enfin au rang de vice‑président des États-Unis.
Cette nouvelle saison commence exactement là où elle s’était arrêtée et, dès le premier épisode, le ton noir ébène est immédiatement donné : la soif de pouvoir de Frank Underwood est loin d'être assouvie. Entre ses ambitions et son passé sulfureux, on peut légitimement se demander où il s’arrêtera. Un personnage central en fera d'ailleurs les frais… Toujours à ses côtés, sa femme Claire Underwood va prendre encore plus d’importance dans le récit et s’avérer encore plus énigmatique et manipulatrice qu'auparavant.
Avec un budget équivalent à celui de la saison 1, soit 50 millions de dollars pour 13 épisodes, la forme est toujours aussi soignée, patte Fincher oblige. Avec une lumière magnifique et un cadre précis, presque classique, la série maintient un niveau de qualité incroyable. D'ailleurs, fait notable et rare dans l'univers de la série TV, chaque réalisateur tourne non pas un épisode, mais deux d'affilée pour davantage de continuité, soit l'équivalent d'un long métrage.
Le fond est quant à lui digne des meilleures tragédies shakespeariennes, posant les bases d’une réflexion fascinante sur le cynisme et le pouvoir. Un régal que le couple maléfique Kevin Spacey‑Robin Wright sublime à merveille. Délicieusement terrifiant !