Hostiles
1892. Un ancien héros de guerre devenu gardien de prison (Christian Bale), un chef cheyenne mourant (Wes Studi) et une jeune femme traumatisée par le massacre de sa famille (Rosamund Pike) cohabitent le temps d'un voyage à haut risque du Nouveau‑Mexique vers le Montana.
Dans la plus pure tradition du western crépusculaire, Hostiles dépeint une Amérique dangereuse et déchirée où les grandes plaines magnifiques du Montana, les déserts d'Arizona et les forêts du Colorado sont jonchés de cadavres et de crapules en tous genres, prêtes à massacrer ou se faire massacrer. Son héros, hanté par la guerre, le sang et les tripes, est sur le chemin de la rédemption. À la lisière de deux époques, il doit trouver sa voie.
Le réalisateur alterne avec une aisance qui frôle la perfection les scènes crues d'une férocité incroyable et les moments plus intimes, propulsant le film dans une dimension historique incroyable. Une à une, Scott Cooper (Les brasiers de la colère) déterre les racines d’une Amérique profonde qui se cherche et se mue en autre chose. Cette transformation est incarnée par un Christian Bale étonnant, profond et terrifiant à la fois, qui revient en grande force.
Une renaissance doublée d'une radicalité filmique qui semblait s’être éteinte avec Ford, Peckinpah et les autres. Alors certes, il manque à Hostiles un surcroît de grandeur pour atteindre le niveau des maîtres, mais c’est suffisamment percutant pour se dire que Hollywood a autre chose à dire et à montrer que de supers‑héros noyés dans des images de synthèse insipides. À découvrir.