Hostages saison 1
Yael Danon, chirurgienne réputée de Tel Aviv, doit opérer le Premier ministre israélien pour une intervention bénigne. La veille de l'intervention, quatre assaillants cagoulés investissent sa maison et la prenne en otage elle, ses deux enfants et son mari. Leur leader ordonne alors à Yael de tuer le Premier ministre sur la table d'opération, faute de quoi, tous les siens périront.
Un prétexte basique et efficace digne de 24 heures chrono, un postulat « gentille famille unie vs méchants terroristes »… on pouvait s'attendre à un confortable suspense à l'américaine, une course contre la montre finalement prenante mais attendue… et on va être totalement pris au dépourvu ! Hostages est en effet surtout une déstabilisante et franchement palpitante tombée des masques.
Tous les personnages ont des secrets, tous les groupes (la famille, le couple, les assaillants) ont des fissures et des angles morts. Une psychologie et une histoire complexes qui, au contact des autres, vont révéler les caractères et aboutir à un cocktail hautement explosif.
Très soigné dans sa mise en scène en quasi huis clos ‑l'essentiel de l'action a lieu dans la maison de Yael‑ Hostages multiplie les mini et gros coups de théâtre à une cadence frénétique, presque épuisante. Même lors de l'épilogue où tout paraît joué, les scénaristes en ont encore sous le coude pour continuer à titiller le spectateur !
Un tel festival pourrait tourner au rocambolesque (on n'en est vraiment pas loin lors du neuvième et avant‑dernier épisode), mais le talent et l'implication sans faille de tous les acteurs font passer les quelques invraisemblances et les menues imperfections scénaristiques.
Au milieu de cette troupe très homogène, il faut rendre honneur à la fabuleuse Ayelet Zurer, l'interprète de Yael, dont le talent bluffant et l'intensité presque douloureuse donnent le frisson.
Un suspense intelligent, riche, efficace et très humain : Hostages n'est pas une copie talentueuse de séries à l'américaine. Elle montre au contraire un autre chemin, une excitante alternative créative dont pas mal de séries US feraient bien de s'inspirer. À commencer justement par le remake américain d'Hostages (avec Dylan McDermott et Toni Collette), bien moins disant que l'original...