Hors de contrôle
Après des années d’absence devant la caméra, Mel Gibson, l’une des icônes cool du cinéma d’action des années 1980 (remember L’arme fatale), devenu cinéaste borderline (La passion du Christ et Apocalypto), fait son retour dans un polar de Martin Campbell, vieux routard britannique qui, en 2006, a revigoré le mythe James Bond avec le très bon Casino Royale. Malheureusement, Campbell écope ici d’un script cousu de fil blanc, sorte de film de vengeance dont il tente, mais en vain, de subvertir le cahier des charges.
Thomas Craven, un flic de Boston, enquête sur la mort de sa fille assassinée sous ses yeux, et découvre une conspiration impliquant la CIA, un sénateur et une société travaillant pour le compte de l’État sur le nucléaire. Prévisible, rempli de clichés (la fille qui hante le père comme un fantôme, le méchant patron), mollasson, trop centré sur Mel Gibson qui trimballe ses yeux larmoyants pendant près de deux heures, Hors de contrôle manque cruellement d’originalité.
On se contente, d’un œil distrait, de suivre l’enquête soporifique de ce père en deuil qui, jamais, ne décolle. Seul point positif, Ray Winston apporte un peu de fraîcheur et de profondeur dans le rôle d’un agent double, chargé d’effacer les traces des opérations douteuses menées par le gouvernement.