Hook ou la revanche du Capitaine Crochet
Peter Banning (Robin Williams), alias Peter Pan, a bien grandi depuis le Pays Imaginaire. Brillant avocat d’affaires, il vit désormais aux États‑Unis avec son épouse et ses deux enfants, Jake (Charlie Korsmo) et Maggie (Amber Scott). Les années ont passé mais le Capitaine Crochet (Dustin Hoffman) est loin d’avoir oublié son éternel ennemi, il décide de prendre sa revanche en kidnappant ses enfants.
Pour faire revenir Peter Pan à Neverland, le scénariste James V. Hart s’est posé la question géniale : « Et si l’immuable héros de J.M. Barrie avait finalement rejoint le monde qui lui faisait tant horreur ? ». Une étiquette de grande personne qui ne laisse aucune place à l’imprévu, car l’ancien Pan est un Peter Banning désabusé dont l’existence se résume à son travail, au détriment de sa famille. Le retour au Pays Imaginaire rouvre une brèche secrète, un passage à l’abri du désenchantement que Steven Spielberg dédie exclusivement à l’enfance.
Porté par un casting irrésistible ‑du regretté Robin Williams à Julia Roberts en passant par Dustin Hoffman, Gwyneth Paltrow et même George Lucas et Carrie Fisher dans de petits rôles‑ ce joli et coûteux (80 millions de dollars, un budget considérable au début des années 90) film d’aventures demeure pourtant le moins apprécié du cinéaste. Encore récemment, il confiait son ressenti à la revue Empire : « Je me sentais comme un poisson hors de l’eau. Je n’avais pas confiance dans le script. Seul le premier acte et l’épilogue me satisfaisaient, le corps du film ne m’inspirait pas confiance. Je ne savais pas trop ce que je faisais et j’ai essayé de masquer mon insécurité. Plus je me sentais mal à l’aise, plus les décors étaient oppressants ».
Un avis qui ne gâchera pas pour autant notre plaisir de (re)découvrir cette petite madeleine devenue transgénérationnelle.