Histeria
Dans un pensionnat pour jeunes filles en Malaisie, six amies montent un canular en faisant croire à leurs professeurs que l’une d’elles est possédée par un esprit. Elles sont punies et doivent rester trois jours pendant les vacances pour nettoyer une aile de l’édifice. Mais elles ignorent qu’elles ont effectivement réveillé un esprit féroce qui va les décimer une à une…
Si, pour nous autres Occidentaux terre‑à‑terre, les histoires de démons et autres esprits malfaisants sont de la pure fiction, il n’en va pas de même pour certains pays d'Asie du Sud‑Est, dans lesquels modernité, tradition et superstitions cohabitent plus ou moins harmonieusement. Une aubaine pour les producteurs de cinéma locaux, qui ont su rebondir sur le boom de l’horreur asiatique venu du Japon et de la Corée du Sud, pour jouer sur les terreurs et les croyances de leurs concitoyens.
Ainsi, Histeria, partant d’un banal cas d’invocation de démon, déroule une intrigue basique à base de meurtres et d’étudiantes traquées. Mais là où un film occidental aurait joué la carte de l’ironie ou de la moquerie, le réalisateur James Lee reste d’un sérieux imperturbable, accordant un minimum d’attention à ses personnages (leurs liens se dessinent et se renforcent au fur et à mesure, jusqu’à devenir le moteur principal de l’histoire) et ménageant une atmosphère de plus en plus oppressante.
Guère lotie niveau budget (les meurtres sont pour la plupart hors‑champ, et les effets spéciaux se résument souvent à de belles gerbes de sang), cette minuscule production est d’une efficacité surprenante et, sans révolutionner le genre, apporte sa dose de frissons. À défaut de réveiller un démon, autant tenter le Diable, non ?