Hijack saison 1
Après un ultime épisode plus que mitigé de Luther, le magnétique Idris Elba revient dans une série imaginée par George Kay (Lupin), un thriller en altitude sorti des années 90. Un genre tellement balisé qu’on se demande bien comment quelqu'un peut encore aujourd'hui s'y risquer. On pense aux très moyens Des serpents dans l’avion et Air Force One. Aux plus réussis Vol 93 et Sully. Sans oublier les turbulences réjouissantes d’un épisode mémorable de la Quatrième dimension et du pilote non moins époustouflant de Lost. Le pire comme le meilleur, tout est possible.
Un détournement en temps réel
Pour son vol d'essai en altitude, George Kay, scénariste anglais de Lupin, a rajouté au concept un soupçon de 24 heures chrono en situant son action en temps réel. Hijack raconte ainsi en temps réel le détournement d’un avion en provenance de Dubai à destination de Londres. Au cours des 7 heures de vol, les autorités au sol se démènent pour trouver des réponses.
Dans l'avion, un passager sort du lot. Son nom, Sam Nelson (Idris Elba), un négociateur reconnu dans le milieu des affaires. Alors qu’il doit user de toute son ingéniosité pour sauver la vie des passagers, sa stratégie très risquée pourrait bien le mener à sa perte.
Invraisemblances et temps morts
Problème, la promesse du huis clos hermétique s’évanouit très vite, la gestion de la crise ne se déroulant pas uniquement dans les airs, mais aussi au sol. Deux trames que le scénario peine à alimenter, tirant sans arrêt à la ligne comme ce n’était plus permis depuis les dernières saisons de 24 heures chrono. À tel point que le moindre micro‑événement prend des proportions pas possibles (passer un papier, parler discrètement à son voisin…).
La tension devient alors artificielle, les ficelles énormes, sans compter le comportement des terroristes de plus en plus invraisemblables. Il faudra attendre 5 épisodes (sur 6) pour savoir de quoi il retourne vraiment. À cela viennent s'ajouter les prestations navrantes de certains seconds rôles, à commencer par le principal antagoniste du héros campé par Neil Maskell, qui semble sortir de sa sieste à chacune de ses scènes.
Idris Elba, lui, tient le cap
Le plus frustrant dans tout cela, c’est qu’au milieu de cette fausse promesse de suspense à haute altitude, Idris Elba, lui, tient le cap. Crédible, dense et charismatique, il est comme la force tranquille au milieu des turbulences. On aurait adoré que tout le reste soit à la hauteur, à commencer par le scénario. Dommage.