Hesher, Rebel
Hesher (Joseph Gordon‑Levitt) incarne l’archétype du métalleux pure race. Cheveux longs, rasage négligé, torse presque toujours nu, laissant entrevoir quelques tatouages faits maison… À cette attitude débraillée, s’ajoutent un penchant certain pour la pyromanie et autres actes délictueux. Un jour, il décide de s’incruster chez T.J (Devin Brochu), un adolescent de 13 ans introverti et marqué par la disparition récente de sa mère. Commence alors une bien étrange cohabitation, entre le trentenaire borderline, le père de T.J, ultra‑dépressif, et son accueillante grand‑mère.
Hesher ou comment faire d’un invité surprise (diablement instable) une sorte d’homme providentiel pour famille à la dérive. Le contraire du Théorème de Pasolini en somme. C’est comme s’il s’agissait d’un deal, le gîte et le couvert contre une énergie rebelle, une nature jamais condescendante et le désir de former plus que d’assister.
En effet, lorsque T.J se fait tabasser par un collégien, Hesher n’intervient pas, une manière radicale de renforcer le parcours initiatique du jeune garçon. Entre lui et les Forney, il existe bel et bien des points communs, faits de marginalité et de solitude, et son incursion va pulvériser ces existences hantées par la gravité. En prime, David Michôd (Animal Kingdom) au scénario et Metallica pour la bande‑son. Top.