Henry
Henry est un vrai salopard. Guitariste dans un bal de province, le minable individu ne perd pas une occasion de pourrir la vie de ses proches. Bien déterminé à faire interner sa gentille sœur (Élise Larnicol des Robins des Bois) qu'il fait tourner en bourrique, il n'a aucun scrupule à acheter à un prix dérisoire des instruments de musique de collection d'un des membres de sa formation, tout juste décédé dans un accident de la route, arnaquant sans vergogne la mère éplorée de ce dernier. Raciste, misogyne, égoïste et motivé par le pognon, il n'hésite pas une seconde lorsqu'il s'agit de jouer pour la fête d'un parti d'extrême‑droite. Mais Henry va‑t‑il pouvoir continuer à emmerder son monde sans être inquiété ?
Kafka, alias le reporter Francis Kuntz de Groland, se lance dans la réalisation (avec son acolyte Pascal Rémy), interprétant également le rôle‑titre de son premier long métrage, Henry. Reprenant peu ou prou les caractéristiques de son personnage bête et méchant de Groland Mag Zine, il manque hélas le coche, enchaînant les saynètes auxquelles il manque la verve acide des sketchs de Groland. Surtout, on assiste à un spectacle dépourvu de toute idée de mise en scène et de rythme, et qui repose sur un scénario ne menant nulle part.
Rassemblant pourtant à l'écran une belle galerie de talents comiques, Henry manque d'ambition, répétant le même canevas durant toute sa durée, désamorçant tout effet de surprise. On préférera pour le coup les comédies de ses compères Kervern et Delépine, notamment Mammuth.