Helen
Une mère de famille (Ashley Judd), divorcée puis remariée, mène une existence confortable et sans histoires. Comblée par l’amour de ses proches et son métier de professeur de musique à l’université, elle voit son existence basculer du jour au lendemain. Elle sombre dans une dépression qui semble irrémédiable. Le hasard veut qu’elle croise une de ses élèves souffrant des mêmes maux.
Certes, la dépression est un des plus grands fléaux de notre millénium, et, en s’attaquant à un tel sujet, on s’attend de toute évidence à quelques incidents nombrilistes, dans la mesure où cette pathologie suscite une introspection systématique et douloureuse ‑mélange d’autisme et d’angoisse inexpliquée‑. Ainsi, malgré le désir de provoquer la compassion, le calvaire neurasthénique de la femme perdue se transforme en un autre supplice personnel : des séquences de repli sur soi étirées à l’infini, une complicité naissante avec un clone dépressif plus jeune mais tout aussi paumé, et l’impossible solidarité d’une cellule familiale projetée au bord du gouffre.
Trop d’empathie finit par nuire à l’identification. Résultat, on se contente d'assister, impuissants et ennuyés, aux déboires successifs de cette humanité dépressive.