Headhunters
Fort de ses multiples ressorts scénaristiques, Headhunters est un thriller impeccablement maîtrisé, qui se déroule en deux temps. Visiblement, la réussite professionnelle de Roger Brown (Aksel Hennie) ne parvient pas à gommer ses complexes physiologiques ‑à son grand dam, le propret blondinet est de petite taille‑. Afin de se hisser au niveau de sa conjointe galeriste aux allures de mannequin, le vol d’œuvres d’art constitue son activité parallèle.
Dès le début, le monologue intérieur de Brown se justifiant de son vandalisme, tout en présentant le petit monde bourgeois qui l’environne, frise la dérision agrémentée d’un certain cynisme. L’intérêt aveugle suscité par les micro-milieux gangrénés par le paraître, l’obsession de la hiérarchie (les rapports entre collègues dans l’entreprise ou la superficialité émanant de la galerie d’art lors d’un vernissage l’attestent) et un larcin de trop vont bientôt le pousser à vivre une expérience limite, tiraillée entre le survival et l’odyssée initiatique. Palpitant.