Haute pègre
Gaston Monescu (Herbert Marshall), escroc international, et Lily (Miriam Hopkins), voleuse à la tire, se sont bien trouvés. À Venise, ils partagent aussi bien leur idylle que la satisfaction mutuelle générée par leurs larcins. Un soir, à l’Opéra comique de Paris, Madame Colet, richissime héritière d’une parfumerie, en subit les frais. Gaston subtilise son sac serti de diamants mais, peu de temps après, apprenant le montant considérable de la récompense, il finit par le lui rendre.
Pour parfaire la duperie, Gaston, ayant pris soin de changer d’identité, devient le secrétaire personnel de Madame Colet. Lily n’est pas très loin non plus et tous deux comptent bien profiter de la fortune de la richissime veuve. Néanmoins, en dépit de la fascination du gain, Gaston tombe amoureux de sa patronne.
Ainsi, le film favori de Lubitsch, l’un des maîtres de la comédie américaine classique, se justifie probablement grâce à la virtuosité avec laquelle les faux-semblants régissent la mise en scène. Les coulisses de la supercherie sont décelables pour nous, spectateurs rapidement informés des manigances et de la double identité de Monescu, tandis que Madame Colet sollicite naïvement les aptitudes financières de Monsieur Le Val.
L’intrusion des sentiments dans ce jeu artificieux détourne l’aspect vénal de l’escroquerie et lui donnerait presque un peu de grandeur d’âme. Un classique à redécouvrir.