Hatfields & McCoys
Plus de vingt ans après Danse avec les loups, Kevin Costner est de retour dans un western historique, violent et impitoyable. Trois épisodes de 90 minutes qui sont autant un retour aux sources pour l’acteur‑réalisateur‑producteur, qu’un sérieux dépoussiérage réussi du genre.
Aux États‑Unis, Hatfields & McCoys est un récit historique qui prend sa source en 1863 et se transmet de génération en génération, comme un éclairage essentiel de la courte Histoire américaine. Il met en scène l’opposition entre deux familles : les Hatlfield d'un côté, bûcherons athées guidés par Devil Anse Hatfield (Kevin Costner), et les McCoy de l'autres, agriculteurs chrétiens emmenés par Randall McCoy (Bill Paxton).
Tout commence quand Devil, héros de la guerre civile, déserte le camp des Confédérés sous les yeux de Randall pour rejoindre sa famille en Virginie Occidentale. Le conflit s’envenime et devient même tragique quand un oncle Haltfied (Tom Berenger) abat un membre de la famille McCoy. La rivalité entre les deux clans perdurera pendant des décennies. Jusqu'en 1979 pour être plus précis, où leurs descendants iront même jusqu'à s’opposer dans un jeu télévisé pour gagner de l’argent et un cochon (en 1878, le vol d’un cochon par un Haltfield chez les McCoy avait encore attisé les braises). Ce n’est qu’en 2003 que le conflit se terminera par la signature d’un traité de paix entre héritiers.
Le résultat est là. Ce récit historique a des allures de tragédie shakespearienne (la ressemblance avec Romeo et Juliette est troublante). Et même si le tournage n’a pas eu lieu aux États‑Unis pour des raisons économiques (toutes les prises de vue extérieures ont été effectuées en Transilvanie/Roumanie), la reconstitution historique, des costumes aux décors, est littéralement bluffante et toujours au service de la fiction.
La réalisation est soignée, les acteurs fantastiques (Tom Bérenger en tête), et même si la violence crue de certaines scènes peut choquer, l’ensemble est aussi divertissant que didactique. Bref, ce retour aux sources est non seulement salvateur pour Kevin Costner, qui prépare un nouveau projet de western de huit heures, mais il l’est aussi pour le genre, souvent annoncé mort et enterré, mais qui réussit à chaque fois à renaître de ses cendres de manière spectaculaire.