Hatchi
La simple évocation de son nom, Lasse Hallström, devrait suffire à vous faire fuir, tant ce cinéaste suédois, de Gilbert Grappe à Ma Vie de chien (auréolé à Cannes), n’a enchaîné que des puddings académiques. Hatchi, en dépit de sa star (Richard Gere), ne dépareillera pas au sommet de l’œuvre pâtissière de son auteur. Parker, un prof de musique à l’université (Gere, donc), mène avec son chien Hatchi une vie quasi-fusionnelle. Un soir, pourtant, Parker ne prend pas son train habituel et, dans les yeux de son fidèle compagnon, ne revient pas. Dès lors, chaque soir, Hatchi, sorte de Lassie va attendre son maître, même heure, même quai, provoquant l’admiration des badauds de la guerre. Inspiré d’une histoire vraie qui eut lieu au Japon dans les années 1930, à la gare Shibuya de Tokyo, Hatchi déroule toutes les ficelles du mélodrame sirupeux mais, soyons juste, Hallström tente parfois de s’en éloigner en recentrant son film sur le lien indéfectible et mystérieux qui unit un homme à son chien. Après une heure de petits câlins entre Gere et son toutou, une demi-heure de deuil, avec concert de violons et de mouchoirs. On croît rêver. Mais non.