par Laurence Mijoin
06 juillet 2011 - 10h41

Halal police d'État

année
2011
Réalisateur
InterprètesRamzy Bedia, Éric Judor, Jean-Pierre Lazzerini, Anca Radici, Frédéric Chau, Jean-Baptiste Shelmerdine
éditeur
genre
notes
critique
3
10
A

Une série de meurtres, tous dans des épiceries de Barbès, fait trembler le 18e arrondissement. Quand l'une des victimes est la femme d'un diplomate algérien, deux flics du pays sont envoyés pour aider la police française. Il s'agit du « Kabyle » et de l'inspecteur Nerh Nerh (Éric et Ramzy), deux illuminés qui ne vont pas passer inaperçus. Quant à l'enquête, c'est une autre paire de manches…

Lorsque Éric et Ramzy font du cinéma, ils font avant tout leur cinéma, et c'est pour cela que leurs fans ne sont pas déçus, car ils peuvent y retrouver ce qui fait le sel et l'originalité des humoristes. Las, lorsqu'il s'agit de mener à bien une comédie/polar/buddy movie, la personnalité du tandem prend le pas sur le reste.

Pourtant, les deux compères, qui signent là le scénario et les dialogues, jouent à fond la carte de l'absurde, voire même du surréalisme. Et parlent de racisme et de communautarisme avec un ton politiquement incorrect pourtant réjouissant, tout le monde en prenant pour son grade : le duo de flics algériens totalement idiots, les bigots catholiques voulant construire une église à tous les coins de rue, les skinheads virant leur cuti comme par enchantement, la victime arabe tentée par du saucisson pur porc ou encore les Chinois « qui sentent le nem après 17 heures »…

Éric et Ramzy partent ainsi tous azimuts, dans la tradition de la screwball comedy américaine, loufoque et bouleversant tous les codes établis. Mais s'attardent trop sur leur principal ressort comique, celui de l'accent du bled, volontairement exagéré par Ramzy, oubliant de recentrer leur jeu sur ce qui compte vraiment : l'histoire et sa mise en scène. Car Rachid Dhibou, qui réalise là son premier long métrage, ne parvient pas à rattraper cette comédie du naufrage. Quant aux références cinématographiques aux films de Besson (ici producteur via EuropaCorp), on aurait apprécié qu'elles nous soient épargnées, surtout le poster de From Paris With Love affiché dans le commissariat. L'autocitation est un art délicat…

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Tous publics
Prix : 24,99 €
disponibilité
29/06/2011
image
BD-50, 95', zone B
2.35
HD 1 080p (AVC)
16/9 natif
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
sous-titres
Sourds et malentendants (tailles M et S)
7
10
image
Sans afficher une qualité spectaculaire et un niveau de piqué ahurissant, l'image de cette édition HD s'avère tout à fait correcte, avec des noirs profonds, de beaux contrastes et une définition satisfaisante, malgré quelques petites baisses de régime sur certains plans.
7
10
son
Seule piste disponible, la VF DTS‑HD Master Audio 5.1 délivre un ensemble dynamique, malgré une spatialisation un peu trop timide et un manque d'intelligibilité sur certains passages dialogués.
5
10
bonus
- Making of (25')
- Scènes coupées commentées (11')
- Clip : La voiture rouge (4')
- Bêtisier (3')
- Bande dessinée (3')
- Le Kabyle (2')
- Nerh Nerh (2')
- Photos du tournage (2')
- Copie DVD
À défaut d'apporter de véritables informations, le making of a le mérite de montrer la bonne humeur qui régnait sur le tournage et le plaisir qu'a pris l'équipe du film à participer à cette comédie, les deux joyeux lurons en tête. Infatigables, ils n'arrêtent pas une seconde. Des trois scènes coupées, on retiendra surtout la première, intitulée « Le suicidaire », qui aurait peut‑être mérité d'être retenue pour le montage final. Quant au reste des bonus, ils s'avèrent dispensables, notamment les deux modules sur les personnages du Kabyle et de l'inspecteur Nerh Nerh, resucée du making of.
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