Greenberg
Roger Greenberg (Ben Stiller) profite de l’absence de son frère parti en vacances au Vietnam pour s’installer dans sa grande demeure. Se remettant difficilement de sa dépression, il espère pouvoir se reposer, mais tombe nez‑à‑nez avec Florence (Greta Gerwig), l’assistante de son frère, une jeune fille d’un naturel angoissé et parfois à l’ouest. Tous deux vont entretenir une relation tendre et complètement inattendue.
Formidable Ben Stiller en pleine crise de la quarantaine, brutalement perturbé par l’irruption de cette grande blonde un peu corpulente et carrément borderline. Lui qui avait décidé de s’installer dans une attitude végétative (déjà bien entamée avec sa dose quotidienne d’anxiolytiques), le voilà qui compromet violemment ses plans nihilistes. Décidément, rien ne paraît plus évident pour un grand dépressif que de fermer toutes les portes d’un monde jugé stérile. Mais lorsque la vie en décide autrement, les certitudes figées et les penchants morbides volent en éclats.
Lors d’une fête « post-ado », comme l’anti‑héros la qualifie, on prend conscience avec lui du tiraillement intime qui le ronge : une ligne de coke et Duran Duran en bruit de fond afin de lui rappeler sa jeunesse, et cette même jeunesse lourde et éméchée qui réclame du Korn. Greenberg ou le sentiment violent et douloureux d’un monde dont on ne fait pas, ou plus, parti.