Gonin
Propriétaire d’une boîte de nuit, Bandai (Koichi Sato) croule sous les dettes. Harcelé par un clan de yakuzas, les Ogoshi, auquel il doit de l’argent, il décide de monter un braquage. Pour cela, il rassemble quatre individus provenant d’horizons différents, lesquels alimentent une hostilité commune envers le dangereux gang. Le déchaînement de violence peut commencer.
Polar d’une noirceur profonde, Gonin se démarque de la filmographie de Takashi Ishii, puisqu’il s’agit d’un film exclusivement masculin. Malgré l’histoire d’amour entre Jimmy (Kippei Shiina), l’un des cinq hommes, et une prostituée thaïlandaise, l’homosexualité prévaut et, progressivement, le réalisateur l’utilise comme un motif mélodramatique.
Ainsi, des séquences d’un lyrisme envoûtant ponctuent et altèrent, pour un instant, la violence explosive qui traverse chacun des personnages. Avec une aisance virtuose, Ishii passe d’un genre à un autre tout en explorant les travers ambigus d’hommes à la fois rongés par la barbarie et la quête impossible de rédemption. Une pépite auréolée de ténèbres.