par Cédric Melon
10 février 2015 - 12h40

Gone Girl

année
2014
Réalisateur
InterprètesBen Affleck, Rosamund Pike, Neil Patrick Harris, Tyler Perry, Carrie Coon, Kim Dickens, Emily Ratajkowski
éditeur
genre
notes
critique
8
10
label
A

Au moment de fêter son cinquième anniversaire de mariage, Amy Dunne (Rosamund Pike, excellente) disparaît. Son mari, Nick Dunne (Ben Affleck, parfait dans le rôle) prévient la police. Pour les autorités et la presse, son comportement semble étrange et le couple qu’il formait avec Amy n’est pas aussi parfait qu’il veut bien le laisser entendre. Très vite, Nick est soupçonné d’avoir tué sa femme.

Après Millénium (2012), Fincher s'attaque une nouvelle fois à l'adaptation d’un roman original (Les apparences de Gillian Flynn) pour se le réapproprier littéralement telle une araignée tissant sa toile, élégamment, méticuleusement, patiemment, avec une précision diabolique. Les décors sont superbes mais glaçants, les attitudes aussi décontractées qu'inquiétantes… Sous le vernis des apparences, les vérités ne vont pas tarder à percer.

Et puis Fincher, en plein milieu du film et au bout d'un tunnel narratif de 20 minutes, inverse le miroir, le point de vue de son histoire, un exercice qui aurait pu tout flanquer par terre mais touche ici au sublime. Les faux-semblants sont trompeurs et Fincher en profite pour dresser le portrait terriblement acide de la société dans laquelle on vit, avant de faire basculer une dernière fois son film au cours du troisième et dernier acte dans une folie et un cynisme absolus.

À l’instar de la presse que Fincher crucifie sur place dans deux séquences magnifiques, Gone Girl souligne la dépendance aux apparences, l'allégeance au reflet social, quel que soit le prix à payer. Le réalisateur en profite pour offrir à Ben Affleck un de ses meilleurs rôles et à Rosamund Pike celui d’un personnage hitchcockien aussi implacable que séduisant.

Gone Girl est un chef‑d’œuvre de maîtrise. Le Fincher de Zodiac is back.

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Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
11/02/2015
image
BD-50, 149', toutes zones
2.35
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Français DTS 5.1
Anglais DTS-HD Master Audio 7.1
Anglais Audiodescription
Italien DTS 5.1
Allemand DTS 5.1
Hongrois Dolby Digital 5.1
sous-titres
Français, anglais pour sourds et malentendants, néerlandais, allemand, italien, hongrois, grec, hindi, islandais, portugais, serbe, roumain, croate, slovène, chinois
10
10
image
Fincher est un faiseur d'image incroyable, qui fait toujours sens. C'est encore plus vrai ici. Décors, cadrage, lumières, couleurs, omniprésence du beige (synonyme de normalité recherchée), tout est très beau, trop beau pour être vrai. Une esthétique de toute beauté, parfaitement restituée par ce master HD haute précision. Aucun défaut. Du grand art.
10
10
son
L'épure a été privilégiée et le design sonore proposé à Trent Reznor et Atticus Ross (duo de musiciens déjà à l'œuvre sur The Social Network). Le résultat est saisissant de justesse, à la fois hypnotique, rassurant et troublant. Pas de musique à proprement parler, mais des nappes de notes qui, en VO 7.1, nous immergent littéralement en plein cauchemar. C'est d'ailleurs la piste à privilégier tant la VF mi‑débit et ses doublages ne collent pas au film. La spatialisation n'est pas la même non plus, ni les basses. Bref, y'a pas photo. Amateurs de beau jeu, de précision et d'ambiances bien tendues, enclenchez la VO. Et encore une fois, bravo à Trent Reznor (Nine Inch Nails) et Atticus Ross (How to Destroy Angels) pour leur travail sonore assez novateur au cinéma.
7
10
bonus
- Commentaire audio de David Fincher
Un seul bonus mais quand il est de cet acabit‑là, on se régale. On y apprend notamment que la scène « gore » du film a été tournée sur deux jours et a nécessité 36 changements de tenue et de literie, et surtout beaucoup de nettoyage. D'autres passages abordent des sujets plus techniques comme la post‑synchro de la scène de la douche. Fincher parle aussi beaucoup de ses comédiens. Après ce truc de « menton perfide » (voir le film), Ben Affleck a demandé à son agent de lui trouver un rôle de « menton héroïque ». Ce sera celui de Batman dans Justice League : Part 1 en 2017.
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