Godzilla 3D
Si ce nouvel opus de Godzilla est absolument bluffant du point de vue de la mise en scène et des effets spéciaux, il est singulièrement consternant au niveau de son scénario. À force de vouloir faire plaisir à tout le monde, aux fans de la franchise Godzilla (plus de trente films quand même), au studio et à tous les publics de 7 à 77 ans, ce nouvel opus n'a plus aucune personnalité. Attention, spoils en approche à partir de… maintenant !
Sa figure emblématique la plus connue, Bryan Cranston (Breaking Bad), meurt au bout d'un quart d'heure et le personnage du fils ‑héros du film‑ n'est que spectateur des événements. Incapable de sauver son père, il n'est pour rien dans la survie de son propre enfant, ni celle de sa femme. Et cerise sur le gâteau, ce n'est pas lui qui désamorce la bombe finale. Bref, il ne fait que subir. Un spectateur qui n'est jamais acteur.
Sans compter les nombreux empreints (hommages ?) aux films de Steven Spielberg et au pompage quasi plan par plan de The Impossible de Juan Antonio Bayona dans la scène du tsunami, mais aussi dans celle du sauvetage de l'enfant sans nom. Difficile dans ces conditions de faire original ou de surprendre.
Godzilla ne brille finalement que par la représentation parfaitement réussie à l'écran de ses créatures. Mais le combat final, époustouflant sur la forme, ne sert qu'une ligne écologique simpliste : l'homme est moins fort que la nature. Merci, on s'en souviendra.
Au final, ce nouvel opus de Godzilla est d'autant plus frustrant que l'espace d'une séquence, le saut en parachute des soldats sur San Francisco en proie au chaos, on entr'aperçoit le film qu'il aurait pu être : une plongée en apnée au cœur du suspense et de la peur, sublimée par des effets spéciaux et une atmosphère époustouflants. Bref, les deux minutes de la bande‑annonce.