Godzilla 2 roi des monstres
Après la resucée du film de Roland Emmerich (Godzilla, 1998) par Gareth Edwards en 2014, place à la version de Michael Dougherty (il a collaboré au scénario de X‑Men Apocalypse), sorte de monstre numérique embourbé dans une bouillie d'effets spéciaux dont ne retient absolument rien : ni la mythologie des Keiju‑Eiga (les films de monstres marins japonais nés des cendres des catastrophes nucléaires de Hiroshima et Nagazaki), ni la beauté de créatures cauchemardesques tapies dans les entrailles de la terre (le film aborde vaguement le thème de la cryptozoologie, soit l'étude des espèces animales encore non découvertes ou secrètes), ni le jeu d'acteurs dont le talent n'est pourtant plus à prouver, à commercer par Kyle « coach Taylor » Chandler (Friday Night Lights).
Dans ce nouvel opus tourné par un fan de la première heure (ça ne fait pas tout), l'agence Monarch doit faire face au réveil de monstres plus féroces et combatifs que jamais (« À quoi bon tourner une suite sinon ? », nous dit‑on dans les bonus) dont le roi Ghidorah à trois têtes, tandis qu'un couple de scientifiques à la vision diamétralement opposée se déchire sous les yeux de leur fille, interprétée par Millie Bobby Brown (Stranger Things), 13 ans à l'époque.
Des labos, encore des labos, toujours des labos, des combats titanesques cachés sous des nappes de cieux orageux et de musique soupe. Et toujours pas l'ombre d'une histoire à la fin de ces 132 (très) longues minutes.