par Carole Lépinay
25 mai 2020 - 15h36

Gloria Mundi

année
2019
Réalisateur
InterprètesAriane Ascaride, Gérard Meylan, Jean-Pierre Darroussin, Anaïs Demoustier, Robinson Stévenin, Lola Naymark
éditeur
genre
notes
critique
7
10
A

Sur le point de sortir de prison, Daniel (Gérard Meylan) apprend qu’il est grand‑père d’une petite Gloria. Même si son ex‑femme Sylvie (Ariane Ascaride) a refait sa vie, il décide de rentrer à Marseille et rencontre sa famille recomposée, confrontée à une extrême précarité.


Sur le sublime requiem de Verdi, l’ouverture de Gloria Mundi semble faire la promesse de lendemains qui chantent au nouveau‑né temporairement à l’abri de la violence du monde (au passage, Robert Guédiguian cite le court métrage Vie, réalisé en 1993 par le poète cinéaste arménien Artavazd Pelechian). Car à l’extérieur, la ville de Marseille, réduite à des tours de verre et des quartiers déprimants (bien loin du cadre pagnolien du précédent film La villa), convie les personnages à son envers de carte postale. Des berges du Vieux‑Port envahies par les toiles de tente des migrants à l’hôtel miteux où échoue Daniel (Meylan, bouleversant), chaque histoire, solitaire ou collective, relate l’épuisement d’une époque peu encline à la solidarité.

 

Mathilda (Anaïs Demoustier, Alice et le maire) et Nicolas (Robinson Stévenin), les deux jeunes parents abonnés aux galères quotidiennes, représentent cette frange de la population résignée (à l’essai dans une boutique de fringues, Mathilda sait à quel point elle est interchangeable) ou sacrifiée sur l’autel de l’ubérisation. En dénonçant les répercussions tragiques de l’ultra‑libéralisme sur la dignité humaine, Guédiguian met à l’épreuve la famille en tant que dernier bastion (ou pas) face à l’effondrement du système.


Remarquable dans son interprétation de femme de ménage sans illusions, Ariane Ascaride a reçu le prix de la Meilleure actrice lors de la dernière Mostra de Venise.

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Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
02/06/2020
image
BD-50, 107', zone B
1.78
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Français DTS-HD Master Audio 2.0
Français Audiodescription
sous-titres
Français pour sourds et malentendants
7
10
image

Une image simple et réaliste capturant avec grâce un quotidien bercé par la lumière blanche immédiatement identifiable de la cité phocéenne. Beaucoup de naturel donc (autour des visages surtout) et de très belles séquences nocturnes, vernies et éclairées par les lumières de la ville. 

7
10
son

Là encore, le naturel a été privilégié. Le rendu des dialogues est impeccable malgré la forte présence des ambiances (sans elles, Marseille ne serait pas Marseille…). On profite ainsi en 5.1 d'une belle bulle sonore, et ce dès la magnifique ouverture du film sur les notes de Verdi.

8
10
bonus
- Une manière de regarder par Isabelle Danel (40')

Un sublime film de tournage porté de façon épisodique par l'accent chantant de Robert Guédiguian et enfin un véritable making of qui livre des scènes brutes de tournage montrant tous les corps de métier en action. Les répétitions, les calages, la lenteur des mises en place, la concentration des comédiens, les mains de Guédigian qui s'agitent… à voir d'une traite.

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