Girlfriend Experience
Le sujet et l’histoire de Girlfriend Experience tiennent en une ligne : le point de vue d’une call‑girl de luxe sur la prostitution, entre crise intime et crise du capitalisme.
Alternant projets maousses (la série des Ocean, le Che, The Informant !) et films plus personnels (Solaris ou Bubble), Soderbergh confie ici à la star du X Sasha Grey (dont c’est le premier rôle « traditionnel »), le rôle de Chelsea, une escort‑girl de luxe dont le petit ami accepte l’activité. Mais nous sommes en octobre 2008, et la crise commence à affecter le business du sexe.
Adoptant une forme volontairement sobre, flanqué de nombreux tics modernes (construction inutilement alambiquée, chronologie brisée…), Girlfriend Experience troque très vite la promesse d’un film sulfureux pour une réflexion existentielle (un peu trop) sur la vie contemporaine, puisque pour Chelsea, l’essentiel du temps passé avec les clients se résume à écouter leurs interminables confessions personnelles, leurs doutes, leur vision du monde et des affaires, reléguant la coucherie au rang de digestif expédié.
Résultat, à force de vouloir prouver qu’il peut aussi être un auteur en marge du système hollywoodien, Soderbergh se prend les pieds dans le tapis des clichés et accouche d’une petite souris en toc.