par Cédric Melon
29 janvier 2020 - 12h46

Gemini Man

année
2019
Réalisateur
InterprètesWill Smith, Mary Elizabeth Winstead, Clive Owen
éditeur
genre
notes
critique
3
10
A

Dans Gemini Man, Will Smith incarne Henry Brogan, un super assassin des services secrets américains qui souhaite prendre sa retraite. Le problème, c’est que son mentor, incarné par Clive Owen, ne l’entend pas de cette oreille et décide de le supprimer. Il envoie alors un tueur d'élite 25 ans plus jeune que Brogan, qui se trouve être son clone parfait (on ne trahit rien, la promo du film ayant principalement tourné autour de la prouesse technique du De‑Aging).

 

Pour orchestrer cet affrontement improbable entre le Will Smith d’aujourd’hui et celui de 1995, Ang Lee, réalisateur de L'odyssée de Pi et d'Un jour dans la vie de Billy Lynn, signe un film techniquement bluffant, aussi bien dans son utilisation des couleurs et des décors que dans sa mise en scène axée 3D (le film a aussi été projeté ainsi en salles), ou encore le rendu fluide et ultra‑réaliste induit par sa fréquence de tournage : 120 images par seconde en 3D contre 24 en 2D pour l’essentiel de la production internationale actuelle (hormis un certain Billy Lynn justement). Et Gemini Man propose effectivement une expérience visuelle inédite et bluffante en 4K Ultra HD. Beaucoup moins sur le plan narratif, malheureusement. 


Un résultat qui découle d'un engouement qui fait rage à Hollywood chez les producteurs : être les premiers à utiliser une nouvelle technologie dès qu'elle fait son apparition, ici le De‑Aging, procédé qui consiste à rajeunir numériquement les acteurs à l'écran. Si, sur la forme, l’illusion entre le Will Smith d’aujourd’hui et sa version rajeunie est saisissante (amis du Prince de Bel Air, bonjour), elle en devient presque effrayante mise au service d’une histoire d’une banalité affligeante et d’un récit sans arrêt prévisible.

 

Un certain Martin Scorsese a récemment parlé « d'attraction de fête foraine » pour désigner un certain type de cinéma. Et ce Gemini Man en fait clairement partie à nos yeux, enchaînant les dialogues creux récités par des personnages extrêmement faibles voire caricaturaux, sacrifiés sur l'autel du spectacle à outrance. Au final, difficile de croire que le réalisateur de Gemini Man est aussi celui du bouleversant Brokeback Mountain.

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4k
cover
Tous publics
Prix : 24,99 €
disponibilité
05/02/2020
image
1 UHD-99 + 1 BD-50, 117', toutes zones
1.85
UHD 2 160p (HEVC)
HDR Dolby Vision
HDR10
16/9
bande-son
Français Dolby Digital 5.1
Anglais Dolby Atmos
Anglais Dolby TrueHD 7.1
Anglais Audiodescription
Québécois Dolby Digital 5.1
Italien Dolby Digital 5.1
Japonais Dolby Digital 5.1
Thaï Dolby Digital 5.1
Espagnol Dolby Digital 5.1
sous-titres
Français, anglais, anglais pour sourds et malentendants, malais, cantonais, espagnol, québécois, italien, japonais, coréen, néerlandais, thaï
10
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image

Un hyper‑réalisme qui peut décontenancer mais tout de même sacrément bluffant en 4K Ultra HD (Digital Intermediate 4K). Avec son tournage en 3D HFR 120 fps (ramené à 60 pour la version 2D et ici), Ang Lee change la donne en matière d'image et provoque un petit choc visuel.

 

Il faut dire qu'il a minutieusement choisi ses décors (les rues colorées de Carthagène en Colombie notamment) pour en mettre plein la vue, utilisant l'architecture et la typicité des lieux pour livrer des plans à couper le souffle. Presque too much mais d'une précision incroyable, l'image regorge de couleurs éclatantes grâce au HDR Dolby Vision, tirant même vers le fluo au niveau des verts et des roses. Même les scènes de vols de nuit, dénuée de couleurs, sont dignes d'une pub de luxe avec leur rendu brillant et leurs noirs intenses. Ajoutés à la fluidité du tournage et aux courses‑poursuites haletantes, les plans haute densité ressemblent à un festival ininterrompu d'images pétantes, induisant de fait une impression de rendu davantage vidéo que cinéma, c'est le revers de la médaille.

 

En revanche, nul besoin de 3D pour profiter ici de « l'effet 3D ». Certaines séquences tournées à l'origine pour la diffusion 3D en salles font le show avec une vraie sensation de jaillissement comme la fusillade au laser dans la boutique et ses éclats de verre projetés vers le spectateur, ou encore l'arrivée tout feu tout flamme du troisième larron.

 

On notera enfin un bel hommage au peintre Edward Hopper, petite pastille poétique dans un ensemble taillé pour les écrans les plus pointus.

10
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son

Inutile de dire que la VF simple Dolby Digital ne fait pas le poids une fraction de seconde face à sa consœur anglaise Dolby Atmos, prompte à supporter toutes les scènes d'action du film avec rage et vélocité. La course‑poursuite dans les rues de Carthagène à pied puis à moto est un pur morceau de démo, tout comme l'attaque plus tard dans le magasin où se sont retranchés nos héros. Rien que pour ces deux temps forts, le film mérite d'être vu/écouté, le reste…

 

On ajoute que ce Dolby Atmos puissant, enveloppant et impactant calque l'action au centimètre près, suivant ici une grenade rebondissante, là des coups de feu en rafale qui inondent toute la pièce avec une sensation de hauteur et d'étau assez jouissive. Les infragraves font feu de tout bois et rien que pour ça, on remercie Ang Lee de nous laisser exploser les décibels. Un petit plaisir coupable, qui plus est hyper‑immersif.

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10
bonus
- Weta présente l'évolution des effets spéciaux
- Genèse de Gemini Man
- Se retrouver face à son double plus jeune
- Le futur, c'est maintenant
- Le souci du détail
- Ouverture alternative
- Scènes inédites
- Planter le décor
- La vision d'Ang Lee
- Blu-Ray du film et bonus

Impossible pour nous de noter les bonus, n'ayant pas reçu le disque Blu‑Ray du film et les bonus listés ci‑dessus. Le seul module présent sur le disque 4K nous en montre un peu plus sur les effets spéciaux en 3 minutes. Court et pas franchement expliqué, juste des avant/après.

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