Gardiens de l'ordre
Trois gardiens de la paix parisiens sillonnent la capitale pour une ronde de nuit anodine. Mais bientôt, un appel soudain, un adolescent des beaux quartiers aux yeux exorbités, des coups de feu qui éclatent et l’un des gardiens qui tombe raide mort. Or, le gamin est un fils de député qui, après avoir échappé à la mort, accuse les policiers de bavure. Lâchés par leur hiérarchie, Julie (Cécile de France) et Simon (Fred Testot) vont tenter de se disculper par leurs propres moyens. Ils infiltrent alors le monde de la nuit, entre caïds de la drogue et macs en costard.
Encore un polar à la française qui tente, sans y parvenir vraiment, de trouver sa voie entre les mastodontes hollywoodiens (Michael Mann, la séquence de fin directement empruntée au Solitaire) et les séries cathodiques (PJ and Co). Ancien critique de cinéma à Starfix devenu cinéaste estimable (Va mourir, Le convoyeur, deux films prometteurs), Nicolas Boukhrief fait d’abord le pari d’un casting inattendu, Cécile de France et surtout Fred Testot, tout droit sorti du S.A.V de Canal+, qui forment un couple, sinon crédible, en tout cas touchant.
Pour le reste, le film ressemble à un téléfilm chic (les séquences dans le commissariat font peine à voir) hanté par le rêve d’un cinéphile passionné par le genre. Gardiens de l’ordre est loin d’être honteux, mais témoigne sans cesse de l’écart cruel entre l’ambition de son auteur et le résultat à l’écran.