Game of Thrones saison 3
Pour ce troisième volet de la série la plus populaire du moment ‑sans doute à juste titre‑ (cliquer sur Game of Thrones saison 2 pour accéder au test), ses auteurs ont décidé de ne traiter que la moitié du troisième roman de George R. Martin. La saison 4 s'attardera donc sur la fin du roman 3, tandis que George R. Martin, lui, s'attelle en ce moment même au bouclage du livre 6. Mais que ce soit pour laisser à George R. Martin le temps de terminer sa saga, qui doit au total compter sept romans, ou pour toute autre raison, le problème est que couper le roman en deux se voit, et même plus précisément se ressent.
Au‑delà de ses qualités de traitement indéniables, de son interprétation solide (tous les acteurs sont remarquables), de ses décors magnifiques ou de ses effets spéciaux parfaitement réussis (ce qui n’est déjà pas mal, soulignons‑le), cette saison 3 est d’une lenteur chronique. L’errance de quasiment tous les personnages devient la nôtre. Qu’il s’agisse d’une quête (Daenerys), d’une fuite (Arya Stark, Jamie Lannister) ou les deux (Bran Stark, John Snow), tout le monde marche en parlant, parle en marchant, et on finit par se demander où cela peut bien mener. Preuve la plus flagrante, l'arc narratif consacré à Daenerys, plat comme une limande. Depuis trois saisons maintenant, la belle Daenerys Targaryen est enfermée dans une sorte de transhumance sans fin. Cette saison, elle achètera une armée. Youpi.
Heureusement, sur la fin, la tragédie shakespearienne pointe, tout comme la réflexion sur la lutte pour le pouvoir. En cela, l’épisode 9 est sensationnel, les auteurs David Benioff et Dan B. Weiss prenant un malin plaisir à bousculer les codes narratifs des séries traditionnelles en trucidant pas moins de trois protagonistes emblématiques. C’est peu comme si en plein milieu de la saison 3 de Desperate Housewives, Bree et Susan étaient décapitées par un tueur sanguinaire armé d’une tronçonneuse.
Cela fait son effet, mais très vite la loi de Game of Thrones reprend ses droits. Les protagonistes se remettent en fuite et/ou en quête. Si elle ne lasse pas encore, cette chasse au Graal pourra en laisser quelques‑uns sur le carreau à l'avenir. L'heure des batailles épiques tant attendues a désormais sonné (voir à ce sujet le trailer de la saison 4).
Bref, cette saison (préambule nécessaire à la saison 4) est un diamant brut dont on commence à voir les impuretés. N'ayez crainte, qui aime bien, châtie bien. Il serait juste temps d’accélérer la manœuvre.