Game of Thrones saison 2
La deuxième saison de Game of Thrones est l’adaptation du second roman de George R.R Martin (A Clash of Kings). La plus grosse différence avec la saison précédente tient dans cette lutte acharnée pour le trône de fer. Les héritiers potentiels sont nombreux, et chacun, à coups d’épée, de manipulation ou de vice, va tout faire pour s'en emparer.
Après s'être concentrée sur les trois principales familles, l'intrigue développe cette fois ses ramifications et suit, à travers les sept royaumes, les conséquences de la guerre que mène Robb Stark contre le nouveau et jeune roi Joffrey. Stratégies, batailles, trahisons et manipulations sont au cœur du récit.
L’épisode 9 marque le tournant de la saison. Un affrontement épique et violent d’une redoutable efficacité, qui offre enfin une bataille à la mesure de la série (celle prévue dans la saison 1 n’avait pas pu être réalisée, faute de moyens). Si c’est une réussite, c’est aussi parce que David Benioff et Dan B. Weiss, les auteurs de la série, sont parvenus à insuffler de la psychologie à leurs personnages, et qu’à l’image de la tête de Ned Stark qui tombe à la fin de la première saison, chaque coup d’épée fait mal, chaque protagoniste en souffrance est vecteur d’émotion, et aucun des personnages (à part peut‑être Joffrey) n’est unilatéral et uniquement conditionné par sa caractérisation (bon ou méchant).
Les dialogues sont percutants, la violence graphique, presque à la limite du supportable, et les scènes de sexe sulfureuses. Une série pour adultes, à grand spectacle, qui est sans doute ce qui se fait de mieux pour le moment dans le genre. Une série s’adressant à tous ceux qui ne trouvent plus dans le cinéma contemporain de souffle épique, d’histoires complexes demandant un certain effort de concentration, de personnages au profil ciselé, de violence non gratuite et d’étreintes sulfureuses n’obéissant pas à un puritanisme idiot et formaté.
Bref, l'immense succès de Game of Thrones est la preuve que le public n’est pas demandeur que de héros en collants moulants ou d’amours vampiresques adolescentes. Souhaitons que dans un futur proche, le cinéma soit aussi vecteur de ce genre de spectacle, car il y a aussi un public pour ça.