Game of Fear
Après un soir de beuverie, Mitch, un jeune procureur aux dents longues, renverse un passant en voiture. Il appelle les secours mais, craignant pour sa carrière, abandonne sa victime. Le lendemain, il apprend que l'homme est mort et qu'un passant, Clinton Davis, qui tentait d'emmener l'accidenté à l'hôpital, vient d'être arrêté pour meurtre. Mitch, sans se découvrir, décide de sauver Clinton en sabotant son procès.
Un bon pitch, une réelle ambiance, des enjeux forts. On aurait adoré défendre ce film. Malheureusement, Game of Fear souffre de deux tares. La première tient à l'interprétation du héros par l'acteur britannique Dominic Cooper. Le jeune homme, vu dans Abraham Lincoln : chasseur de vampires, souffre d'un manque d'expressivité quasi pathologique qui devient franchement gênant à mesure que progressent l'intrigue et surtout la tension.
On serait enclin à pardonner ce défaut pourtant majeur tant le réalisateur Peter Howitt réussit à contourner l'obstacle en jouant sur un montage nerveux et des cadrages efficaces pour créer une ambiance stressante qui fait battre le palpitant… jusqu'au dernier tiers du film.
Celui-ci, inracontable pour cause de spoiler, bascule d'un coup dans le grand n'importe quoi. Cette dernière partie paraît tellement artificiellement plaquée sur le récit qu'on soupçonne une décision tardive de production, un de ces oukases destinés à donner une fin consensuelle et donc « commercialement acceptable ». Le résultat, artistiquement désastreux, piétine les efforts précédents et c'est grand dommage. Le fin mot de l'histoire ‑final original ou invention de producteur ?‑ restera néanmoins un mystère puisque le film n'est accompagné d'aucun bonus.