Frères ennemis
Manuel et Driss ont vécu dans la même cité. Aujourd’hui, ils ont bien grandi et tout les sépare. Driss est devenu policier, Manuel trafiquant de drogue. Un événement dramatique va les obliger à composer ensemble.
Tragédie classique dans le monde des gangsters et des flics, Frères ennemis réunit à l'écran un duo atypique de comédiens (Matthias Schoenaerts et Reda Kateb) dans un contexte d’une noirceur abyssale. Si leur interprétation vaut le détour, tout comme la mise en scène sèche et radicale au plus près des personnages, l'intrigue reste vampirisée par une volonté exacerbée de réalisme ne laissant aucune place à l'imprévu ou à toute forme de sympathie envers les personnages, comme vissés sur les rails de leur destinée.
Dans un registre similaire, le réalisateur Antoine Fuqua réussissait en 2009 avec L’élite de Brooklyn à installer une tragédie opératique en trois actes traversée par des personnages pour lesquels on avait de l’empathie. Frères ennemis ne leur laisse aucune perspective. Dommage.