Freestyle : the Art of Rhyme
Freestyle : the Art of Rhyme, ou comment le hip‑hop, phénomène profondément social né dans les rues des banlieues américaines au début des années 70, atteint son apogée vingt ans plus tard. De New York à Los Angeles, de jeunes hommes en colère émergent, forment des bandes (qu’ils nomment « cercles »), insufflent l’esprit noir, puissant et tumultueux, dont les influences proviennent directement du jazz, du blues et de la musique jamaïcaine.
Le freestyle devient un art spirituel ne nécessitant aucune explication, et la voix, à la fois boîte à rythmes et écrin d’histoires sociales, politiques et intimes, un instrument brut. Les leaders du mouvement se succèdent, remontent aux origines du genre et nous confient ses spécificités : « Il s’agit de faire parler l’instinct », « Déclamer fait partie d’une tradition dont nous sommes tous issus »…
Ainsi, de Eluard Burt II, musicien de jazz et historien, aux Last Poets (grands initiateurs de la « rime libre » dans le Bronx en 1973), en passant par Supernatural, Crag G ou encore Mos Def, tous partagent la rage et le goût des mots, l’art de l’improvisation et un sens inné du rythme. L’expérience devient une exigence première, tandis que la technique de cet art consiste à donner l’impression de paroles écrites pour canaliser les pensées inconscientes. Impressionnant.