Freddy, les griffes de la nuit
Depuis quelque temps, cinq adolescents font le même cauchemar. Un homme au visage brûlé (Jackie Earle Haley), et flanqué de griffes à la place des mains, vient chaque nuit hanter leur inconscient. Lorsque l’un d’entre eux meurt dans son sommeil, ils réalisent que le mauvais rêve n’est pas très loin de la réalité. Ils vont ainsi devoir replonger dans un souvenir effroyable lié à leur enfance, pour comprendre et tenter de survivre aux assauts sanguinaires de Freddy Krueger.
Les griffes de la nuit, réalisé en 1984 par Wes Craven, n'a pas échappé à la tendance remakiste des studios hollywoodiens, probablement en panne d'inspiration. Dans cette reprise, certaines séquences vont directement à la source de l'original, à l'instar du moment mémorable du bain, où les griffes du tueur d'enfants semblent jaillir des enfers. Souvent, l'eau d'avant les rêves (un verre embué, un mur liquéfié) contredit la puissance métallique des flammes souterraines (espace originaire de Krueger).
La filiation ratée, thème cher au cinéma de Craven, ressurgit alors avec ces familles monoparentales unies par un pacte effroyable et silencieux. C'est aux enfants d'assurer leur propre survie, bien que le poids de la culpabilité et la dette douloureuse des aïeux pèsent plus que jamais dans la prétendue banlieue paisible d'Elm Street, allusion politique à la rue de Dallas où le président Kennedy fut assassiné en novembre 1963.