Frankenstein
Dernier‑né du laboratoire du docteur Frankenstein (Danny Huston), Adam (Xavier Samuel) parvient à s’échapper de justesse, alors que son créateur, insatisfait, tente de l’anéantir. Débute une lutte sans répit pour sa survie, dans la jungle intolérante de Los Angeles. La confrontation entre le monstre en devenir (au départ, Adam ne raisonne pas plus qu’un nourrisson vulnérable coincé dans un corps d’adulte) et la violence du monde commence d'ailleurs d’emblée avec les mauvais traitements infligés par son arrogant créateur.
Dans ce huis clos aseptisé, le cobaye prend aussi goût au peu de gestes maternels de Marie (Carrie‑Anne Moss, Matrix), l’assistante du professeur. Elle se démarque par ailleurs du quota de monstres humains, qui mèneront la vie dure à la créature de labo, lâchée dans une ville inhospitalière.
Bernard Rose, réalisateur du terrifiant Candyman (1992), plonge donc à nouveau dans les bas‑fonds urbains et cale son film dans les pas d'Adam, le corps putrescent et le cœur saignant, cherchant sa place dans la chambre décatie d’un d’hôtel (Tony Todd, ex‑Candyman y interprète d’ailleurs un aveugle menaçant) ou arpentant les terrains vagues d’où jaillissent des policiers agressifs ou des lyncheurs au visage de bons citoyens. Une relecture moderne et audacieuse d’un classique du cinéma gothique.