Franck Dubosc : à l'état sauvage
Un spectacle très attendu par les fans de Franck Dubosc. L’humoriste, parti pour des aventures cinéma à succès (Camping) ou infructueuses (Boule et Bill), n’était en effet pas remonté sur scène depuis trois ans.
Trois ans pour mûrir un peu et changer aussi son fusil d’épaule. Car ce retour « à l’état sauvage » signe clairement une nouvelle étape dans la carrière scénique de Dubosc.
L’humoriste, très en forme durant un show électrique de (quand même !) deux heures, oublie en effet ses préoccupations autobiographiques d’antan. Il s’emploie ici plutôt à brosser le portrait de ses camarades contemporains et de leurs innombrables sujets de mécontentement. Un mécontentement qui entraîne son personnage fictif à quitter le monde pour aller sur une île presque déserte où il va, évidemment, s’ennuyer ferme et regretter tout ce qui l’énervait : les femmes, la famille, les amis, la religion… C'est d'ailleurs sur la thématique de la paternité que Dubosc renoue brièvement avec des préoccupations autobiographiques.
Globalement, les différents sketches répondent très bien à la mécanique du spectacle, même si Dubosc n’hésite jamais à prendre le risque ‑le plus souvent payant‑ de sortir ici et là de son histoire pour moquer sa propre mise en scène, vanner ses collaborateurs et ses spectateurs, ou risquer des improvisations.
Quelques sketchs, au demeurant très drôles, se plient cependant un peu moins bien à la mécanique du spectacle. On croit parfois, notamment dans la dernière partie, déceler des textes agrégés un peu tardivement à ce show. Mais l’ensemble tient très bien la route et démontre, une nouvelle fois, que Franck Dubosc sait jouer avec sa salle (le Palais des Sports) avec brio et sans la moindre fausse note.