Forte
Privé de sortie cinéma pour cause de confinement, le film de Katia Lewkowicz, écrit et interprété par Melha Bedia, a donc débarqué sur Amazon le 15 avril dernier.
Forte, c'est surtout l'histoire de Melha Bedia, fan de foot, bonnet vissé sur la tête, éternel garçon manqué qui se planque derrière ses kilos et qui a remplacé son manque d'estime de soi par une bonne dose d'autodérision et d'humour cash. Suite à un crush sur un coach sportif, Nour, son personnage dans le film qui travaille ‑comble de l'ironie‑ dans une salle de sport, part à la conquête de son propre corps et se passionne pour la pole dance. Une prof à la taille de guêpe (Valérie Lemercier), dont le passé mystérieux sert de running gag faiblard, va lui apprendre les rudiments de la discipline et surtout lui montrer l'essentiel.
Se regarder dans une glace, assumer et jouer avec ses kilos en trop devant une caméra, le chemin était ‑de son aveu même‑ éprouvant pour Melha Bedia, visiblement concentrée sur les émotions, la fragilité et la drôlerie de son personnage. De l'autre côté du miroir, le spectateur a beaucoup moins de mal à saisir une intrigue plutôt convenue et linéaire, avec comme seule intrusion loufoque l'art de la pole dance. Un manque de complexité et de folie au final qui n'empêche pas de passer un bon moment en compagnie de Melha Bedia, définitivement une fille à suivre. Un petit « 3 étoiles » d'encouragement.