Fortapasc
Depuis quelques années, le cinéma italien semble sortir d’un coma qui aura duré presque trente ans, et renoue avec la veine politique qui a fait les beaux jours des années de plomb, des films de Rosi (Cadavres exquis) à ceux de Pietri (Enquête sur un citoyen au‑dessus de tout soupçon) ou Damiani (La mafia fait la loi). Depuis Gomorra, Arrivederci amore, ciao et surtout Il Divo, on sentait le vent tourner.
Ici, c’est Marco Risi, le fils de Dino, pape de la comédie italienne (Les monstres, Le fanfaron), qui filme les ravages de la Camorra sur la petite ville de Torre Annunziata, dans la banlieue sud de Naples. Journaliste pour le quotidien Il Mattino, Giancarlo Siani, 26 ans, fut assassiné en 1985. Pourquoi ? Pour s’être intéressé d’un peu trop près aux liens entre le chef de la Camorra, Valentino Gionta (qui fut condamné à perpétuité), et le milieu politique qui, juste après le tremblement de terre de 1980, trafiqua les marchés publics.
Risi filme cette histoire, qui fit grand bruit en Italie, selon un style direct et minimaliste très proche du cinéma de Francesco Rosi (on pense bien sûr à Main basse sur la ville), rendant parfaitement compte de la présence d’une menace diffuse mais réelle qui, très vite, condamne ce jeune idéaliste. Une des très bonnes nouveautés du moment.